Brian avait suivi Anne main dans la main. Ils étaient arrivés au dispensaire et elle lui montre une dame, couverte de bandages et autres pansements.

Il la regarda attentivement et dit;

Non, je ne connais pas cette dame, mais sachez que je ne connais pas tous le monde qui passe par Paris.

Des ombres, des sons surgis de nulle part, une voix, une lueur, un bref instant elle pensa que... mais non, toujours rien, que faisaient ces personnes ici... cela ne ressemblait pas au personnel de cet endroit, d'ailleurs où était-elle et cette femme qui s'était penché vers elle qui pouvait-elle bien être?

Elle essaya de fixer son attention, esquissa un sourire qui tenait plus d'un rictus et essaya de parler, les mots n'arrivaient pas à passer ses lèvres, elle essaya de se concentrer sur sa respiration et arriva enfin à dire dans un souffle :

Où suis-je, qui êtes-vous? mais surtout qui suis-je songeait-elle.

La jeune femme sentit qu'on lui prenait la main, elle semblait enfin sortir de l'état de torpeur où elle se complaisait jusque là. Pourquoi maintenant? Peut-être cette voix qu'il lui semblait déjà avoir entendue.

Un dispensaire, oui cela expliquait ces infirmières, Paris que faisait-elle donc à Paris?

Elle essayait à nouveau de se souvenir, un bureau oui mais où, une lettre oui mais de qui?

Vous êtes bien aimable, Dame... Anne, mais je n'ai pas soif, sauf de souvenirs.

Une infirmière intriguée s'approcha et demanda aux visiteurs :

Bonjour Ma Dame et Messire, connaissez-vous cette femme? Cela fait plusieurs semaines qu'elle nous fut amenée et personne ne sait qui elle peut être, c'est la première fois que je l'entend parler. Ses blessures sont pratiquement cicatrisées maintenant et nous devrions bientôt lui enlever tous ces pansements et bandages. Par contre son état mental nous préoccupe,

Brian les regardait attentivement. Mais qui pouvait être cette dame? Il la fixait, elle était couverte de pansement et impossible a reconnaitre.

D'un coup, vint une infirmière. Brian prit la parole.

Bonjour, madame...Nous ne...Il jetta un regard à Anne et continua sa phrase. Nous ne connaissons cette dame. Mais nous pourrons nous en occupé si vous voulez vous en débarasser .

L'infirmière réprima un sursaut de protestation et rougit, s'en débarrasser, c'est vrai que cette femme encombrait et dérangeait certains, pas par des cris non puisqu'elle était restée silencieuse mais une certaine crainte, la peur que celui ou ceux qui l'avaient ainsi blessée viennent ici finir le travail.

Si ces blessures sont guéries c'est évident qu'elle ne pourra rester ici bien longtemps mais où pourrait-elle aller? Si vous la connaissiez encore, cela simplifierait beaucoup la situation., quelle hypocrite tu fais ma fille, songeait-elle

Le visage de la jeune femme resta impassible en écoutant Dame Anne lui conseiller le repos.

Elle se força à sourire et lui dit :

Oui vous avez raison, je dois encore me reposer. Vous devez avoir des occupations, je ne voudrais surtout pas vous retarder, ne vous inquiètez pas pour moi.

Elle jeta un coup d'oeil discret à l'homme qui accompagnait Dame Anne. Qui pouvait-il bien être?

Je pense retourner à Reims en sortant d'ici.

Pourquoi avait-elle dit cela, certainement le fait d'avoir entendu mentionner cette ville un peu plus tôt. Mais au fond d'elle-même, elle savait qu'elle n'en ferait rien, c'était à Paris qu'elle devait être mais pour quelle raison elle ne savait plus et pourtant... pourtant ce n'est pas loin de resurgir de sa mémoire. Des images revenaient, un cheval blanc, des hommes en armes et..., surtout ne pas s'énerver, surtout ne pas faire fuir ces quelques bribes de souvenirs.

Brian était la, il ne savait pas trop quoi dire, mais observait. Qui était cette dame, cette Ermeline ?
Il n'avait jamais entendu parlé de cette dame. Et de plus Anne qui le regardait comme s'il avait un role important a jouer...

Que faisons nous alors ?

Avoua t-il au bout d'un long moment de silence ...

L'infimière répondit à la question de Dame Anne :

Il est prévu de lui enlever pansements et bandages demain et à ce moment-là elle sera en mesure de sortir. Un de nos employés pourrait alors se charger de la conduire jusqu'à la taverne si vous pouviez nous en donner le nom et l'adresse. Si vous êtes d'accord bien sûr, finit-elle en s'adressant à la jeune femme qui s'était légèrement redressée dans son lit.

Cette dernière acquiesça d'un signe de tête, enfin cette infirmière daignait lui demander son avis, l'aurait dressée et appris les bonnes manières en un temps lointain, cette idée l'amusa et un sourire effleura ses lèvres.

C'est fort aimable de votre part de me proposer l'hospitalité Dame Anne et j'accepte bien volontiers. Je viendrais donc demain en votre taverne.

Une image lui revint, instant fugace, cette Dame avec un homme dans une demeure, oui sans doute elle l'avait déjà vue et lui serait d'une grande aide pour retrouver la mémoire mais pour l'instant elle se sentait lasse.

Merci de votre aide, dit-elle avant de fermer les yeux.

Il vaudrait mieux la laisser se reposer maintenant, ces moments après une longue période d'isolement ont dû la fatiguer, dit l'infirmière se tournant vers les visiteurs.

Brian écoutait, comme effacé du monde. Mais Anne, ne l'oubliait pas et regardait souvent en sa direction, lui regardait cette Ermeline et se disait qu'il n'aimerait pas être à sa place...

Bien rentrons, allons preparer une chambre pour ..Ermeline.

Il avait dit le nom assez fort pour voir s'il y aurait une autre réaction de la dame. Puis il emboita le pas d'Anne qui avait l'air pressé d'aller preparer une chambre...