NOUVEAU FORUM DES DROITS DIVINS

Les gestes de Leane enivraient à chaque un peu plus l'esprit de Lomax. Voici une douceur, une délicatesse, une tendresse dont il était peu coutumier. Et lorsque Leane lui demanda de rester près d'elle cette nuit, il réfléchit. Que voulait-elle dire ?

Il ne savait trop comment interpréter cette phrase : devait-il comprendre à ses cotés de manière concrète, ou bien dans un ensemble...

Me demandez vous de partager le lit avec vous, ou bien de rester à vos cotés, comme hier ? car il va de soi que je ne vous abandonnerai pas, je ne vous laisserai pas seule.

Il espérait que sa question n'était pas trop osée et que son incompréhension ne serait pas mal perçue. S'il passait pour plus cultivé d'après les propos de Leane, il lui semblait bien qu'il ne saisissait pas grand chose ces derniers temps.

Il préfèra attendre sa répondre avant de continuer, car cela pourrait le mettre mal à l'aise. Alors en attendant, il joua avec les cheveux de Leane, si beaux lorsque détachés, et perdit quelques instants son regard dans le noir de ses yeux.

La journée avait été réellement éprouvante, tant riche par le travail accompli que par les émotions qui s'en étaient dégagées.
Les paupières de Léane étaient bien lourdes, la jeune femme avait du mal à garder les yeux ouverts bien qu'elle aimait les plonger dans ceux de Lomax et s'y noyer.
Elle approcha lentement ses lèvres des siennes et l'embrassa avec une infinie tendresse avant de reposer sa tête sur son épaule.
Doucement, elle tira sur les pans de sa chemise la libérant de sa ceinture, glissa une main dessous qu'elle posa sur son torse, sentant ainsi sous ses doigts la chaleur délicieuse de sa peau.

Je veux dormir dans vos bras...Qu'ils me protègent de ces sombres cauchemards qui hantent chacune de mes nuits. Je vous veux à mes côtés cette nuit et toutes les autres.

Elle déposa un léger baiser au creux de son cou et ferma les yeux, glissant dans les ténèbres de son sommeil.

Elle imaginait ce que pourrait-être leur futur avec des iées plus folles les unes que les autres alors qu'ils venaient seulement de se rencontrer.
Mais que pouvait-on faire contre les rêves?

Sa petite maison deviendrait-elle la leur?
Elle les imaginait, lui le juge impartial, elle en avocate défendant les miséreux contre vents et marées...

Elle finit par s'endormir, le sourire aux lèvres, non sans avoi murmuré un dernier je vous aime.

A peine Leane eut elle murmuré ces derniers mots qu'elle tomba de fatigue. Elle était partie dans un lourd sommeil. Elle avait avoué que celui-ci se remplissait bien souvent de cauchemars.

Ainsi donc, bien que paraissant bien plus forte aujourd'hui, son passé la rattrapait vraisemblablement dans ces instants qu'elle ne maitrisait pas.

Il la regarda de longues minutes durant, voyant par moment que son sommeil s'agitait, et il semblait lire parfois de la peur sur son visage. Il ne voulait pas la réveiller afin de ne pas causer un choc trop grand, alors il se contenta de la serrer contre lui, lui murmurant de simples mots tendres, comme pour l'adoucir et la faire revenir au calme.

Il remettait ses cheveux en place, quelque peu démis par la sueur qui perlait de temps à autres. Elle aurait besoin de temps pour oublier cela, et que ces sombres périodes la laissent en paix.

Au petit matin, Lomax n'avait pas dormi. Il n'avait pas sommeil et n'avait quitté la belle que pour préparer ce qui serait le petit déjeuner du jour. Cette fois, il avait pris soin de faire lui même les viennoiseries, qui malgré des efforts, ressemblaient plus à des objets difformes que quelque chose de connu.
Il déposa le plateau sur une petite table à coté du lit, et il déposa un léger baiser sur les lèvres de Leane :

La princesse est-elle bien réveillée ce matin ?

Il arborait un large sourire, cela l'amusait toujours de la voir si innocente, détachée de tout, elle qui semblait continuellement dynamique. C'est une belle journée qui s'annoncait encore, et cette fois-ci, le travail de la cabanne serait plus intéressant.

La nuit avait été encore mouvementée par d'habituels cauchemards, pourtant ils lui avaient semblé moins effrayants, comme si elle était protégée. Le sommeil avait donc été réparateur et Leane se sentait en grande forme pour affronter cette nouvelle journée.
En voyant Lomax la traiter comme une princesse elle se sentit d'humeur taquine et décida de jouer les grandes Dames quelques minutes.

Ah quand même, j'ai failli attendre!! Vous savez que j'ai horreur de ça et que je pourrais vous faire donner cent coups de baton pour me donner affront de la sorte.
Et puis que sont ces immondices dont vous espérez me gaver pour le petit déjeuner?

Elle porta le dos de sa main à son front et fit mine d'être désespérée.

Seigneur, pardonnez lui, il ne sais pas ce qu'il fait...

Avant de se montrer d'avantage ridicule, Leane décida de mettre fin à cette mascarade, elle sauta du lit, donna un baiser sur la joue de Lomax.

Vous me gâtez bien trop Monsieur le Juge, méfiez-vous, je pourrais y prendre goût.

Elle croqua dans une viennoiserie qu'elle lui fit partager.

Voilà la preuve que l'habit ne fait pas le moine, elle sont délicieuses. N'espérez pas que je puisse préparer les mêmes pour vous, je n'ai jamais mis les pieds dans une cuisine.

Elle se mordit la lèvre...

Tout compte fait, je n'ai rien d'une bonne maîtresse de maison, je vais avoir beaucoup à apprendre je crois.
A bien y réfléchir, je ne sais pas ce que vous pourriez apprendre de moi, à moins que vous ayez envie de passer quelques nuits dehors.
Ou deux trois autres petites choses, mais je ne suis pas certaine que cela vous interesse vraiment.

Elle se tut quelques instants. Certaines fois, elle parlait trop vite et de dire ces choses là n'était pas vraiment à son avantage. Mais la situation l'amusait...
Sans trop savoir pourquoi, elle avait l'humeur à rire.
Elle passa les bras autour du cou de Lomax....

Alors, quel est le programme du jour?

Il était clair que Leane avait passé une meilleure nuit que la dernière. Sa mine réjouie et son humeur rieuse, taquine du matin la mettait totalement à son avantage, et cela faisait plaisir à voir.

Elle s'amusa des efforts de Lomax en tant que grande Dame, Grande Dame qu'elle était aux yeux de son coeur.

Lorsqu'elle le prit dans ses bras pour lui demander le programme du jour, il répondit de manière plutôt surprenante :

Eh bien, nous avons deux solutions. Nous pouvons aller à la cabane et rajouter deux ouvertures, et vérifier le bon état des deux autres, ainsiq que monter une petite table. Ou bien alors, nous pouvons rester ici aujourd'hui, tous les deux, et vous m'apprendriez quelques choses sur l'amour, son expression, son art par exemple.

Il aimait passer du temps avec elle et le faisait sentir. Bien qu'elle semblait ressentir la même chose, mettre la cabane de coté aujourd'hui apparaissait déjà comme une avancée pour leur relation. A ce sujet, il lui demanda :

A ce sujet, vous voulez deux chambres. Pour la votre, prendrez vous un lit pour une ou deux personnes ? envisagez-vous que nous puissions y passer du temps ensemble ?

Il était clair pour Lomax que cet habitat serait le lieu de refuge de Leane, son endroit à elle, où elle pourrait s'abriter de tout, se protéger. Il ne voulait pas lui voler ce dont elle était seule propriétaire, sans que personne ne puisse lui contester.

Je ne veux pas m'imposer, bien que nous construisions ensemble. Aujourd'hui je veux que nous continuions. Construisons ensemble notre amour afin qu'il dure et perdure...

Leane ne s'attendait pas à une telle réponse de la part de Lomax. Décidément, il était plein de surprises, ce qui n'était pas pour déplaire à la jeune femme. Elle retroussa le nez et fit mine de réfléchir un instant.
Cruel dilemme...
Passer la journée à travailler dur ou rester ici, dans les bras de celui qu'elle aimait, à lui comter fleurette...

Le bruit de la pluie sur la vitre attira son attention.

Quel dommage, il pleut...
Nous allons être obligés de rester ici. Dit-elle avec un petit sourire malicieux.

Voilà qui était bien commode. Il était clair qu'avec une telle proposition, toute envie de travailler pour Léane s'était envolée.
Elle avait bien l'intention de profiter de cette journée.

En abordant la question de la chambre de la jeune femme, Lomax se montrait un peu plus entreprenant, sa timidité s'était envolée et elle faisait place à un homme qui semblait plus sûr de lui.

J'ai bien trop souvent dormi à l'étroit, recroquevillée sur moi-même, je ne serais pas contre l'idée d'un grand lit.

Elle ajouta près de l'oreille du jeune homme: Afin de pouvoir m'y étendre à ma guise...

Ces deux là étaient bien différents l'un de l'autre mais un point commun les unissait, ils aimaient jouer avec les mots, laissant l'occasion de les interpréter de différentes façons.

C'était sans aucun doute un petit jeu dangereux mais après tout, le danger n'est-il pas ce qui rend la vie plus palpitante?

Je vous y ferai peut-être une petite place, si vous êtes sage.

Elle avait choisi de passer la journée ici, en sa compagnie, mais le contrat était clair, elle devait alors lui apprendre certaines choses de l'amour.
Cela portait à confusion... Après tout qu'y connaissait-elle?
Pour avoir trop souvent, par le passé, commis péché de chair, elle avait acquis certaines connaissances, mais pour l'heure, elle n'était pas certaine que c'était de cela dont Lomax voulait parler.
Encore un des mystères des mots.

Les sentiments... le mystère des maux.
Elle avait passé sa vie à se détacher de ce qui l'entourait, à séparer son âme de son corps, à vivre sans avoir vraiment l'impression d'y être.

Mais là, quand elle laissait ses yeux se perdre dans ceux de Lomax, qu'elle sentait les battements de son coeur s'accélérer, cette douce chaleur envahir son corps rien que par la présence de cet homme, refusant l'idée de le quitter ne serait-ce qu'un instant, elle savait que c'était ça l'amour.

Elle porta la main de Lomax à ses lèvres, en embrassa la paume puis chacun de ses doigts qu'elle caressait du bout de la langue...

Une chose était sûre, c'est que l'amour s'alimentait du désir, et le désir de l'attente... Il lui fallait donc se faire désirer ...bien que...

Du pain!!! Et si nous faisions du pain pour le déjeuner?
Avez-vous de la farine?
Le pain est l'une des rares choses que je sache faire.

Elle avait donc souhaité passer la journée avec lui. Voilà une réponse qu'il jugea des plus satisfaisantes, et c'était surtout celle qu'il attendait.

Alors qu'elle s'étendait sur la question de la chambre, elle finit par prendre sa main pour l'amener à sa bouche. Elle parcourut chacun de ses doigts, faisant naître un désir soudainement plus charnel, quand elle s'interrompit :

Du pain!!! Et si nous faisions du pain pour le déjeuner?
Avez-vous de la farine?
Le pain est l'une des rares choses que je sache faire.

Si là était le souhait de la demoiselle, il ne fallut point la contrarier. Lomax accepta, et mais l'air quelque peu inquiet : lui restait-il seulement de la farine ? après les petites viennoiseries, il n'en était guère sûr.

Il fouilla donc dans chaque placard, chaque tiroir, chaque pot ou il aurait pu en cacher. Enfin il tomba sur un paquet a priori en bon état, qu'il tendit à Leane.

Voici votre farine. J'ai bien cru que j'allais en manquer. Je vais pouvoir vous observer à la tâche, ce serait dommage de se gâcher de ce plaisir.

L'heure devait être proche de midi et la jeune femme était toujours à l'oeuvre. Lomax avait débouché une bouteille de vin et dégustait un verre en regardant faire la jeune femme.

S'il ne l'avait pas su vagabonde, il aurait pu croire qu'elle était jeune demoiselle identique aux autres. Mais ce coté espiègle qu'elle avait, dès qu'elle tournait la tête vers lui, la rendait bien différente.

Alors qu'elle semblait bien occupée avec son pain, il se glissa derrière elle et passa ses bras autour de sa taille. Il lui embrassa le cou, en posant ses mains dans la farine...

Hummm... cela m'a l'air... parfait... parfaitement délicieux. Peut-être qu'il manquera un peu de... de... farine !

A cet instant, Lomax barbouilla le visage de Leane avec ses mains pleines de farine ! Il s'en amusa, rigola de bon coeur et courut s'allonger sur le lit, fier de son coup.

Pendant que Lomax s'évertuait à trouver de la farine, Leane était sortie chercher un peu d'eau.
A son retour, il lui tendit son trésor avec un sourire triomphant sur les lèvres.

Leane passa un long moment à mélanger les ingrédients, à pétrir la pâte avec ses doigts, troublée par le regard que Lomax posait sur elle.

Le jeune homme restait là, un verre de vin à la main épiant chacun des gestes qu'elle faisait, si bien que Leane n'avait plus vraiment la tête à sa préparation.
La réussite de ce pain tiendrait du miracle.

Après avoir mis la boule de pâte dans le petit four attenant à la cheminée, la jeune femme s'affaira au rangement, en particulier à rassembler la farine qui s'était éparpillée sur la table.

Elle sentit les bras de Lomax entourer sa taille, un petit sourire se dessina sur ses lèvres, Leane frémit au contact de ses lèvres sur son cou, un long frisson parcourut son dos lorsque la chaleur de son souffle effleura sa peau. Elle rejeta la tête en arrière prête à recevoir un autre de ses baisers mais ses mains pleines de farine vinrent couvrir son visage.
Leane se retourna vivement pour voir Lomax rire de sa ruse avant de se sauver.
Il ne perdait rien pour attendre...

Leane secoua négligemment la tête pour se débarrasser d'autant de farine que possible.
Ainsi donc il voulait jouer...

Leane se dirigea vers la chambre pour trouver Lomax, allongé sur le lit, toujours riant.
Elle fit mine d'être fâchée...

Vous allez devoir payer pour cela vous savez.
A moins que... A moins que vous m'imploriez à genoux de vous pardonner mon cher.

Elle s'assit à ses côtés, lui tournant le dos et croisant les bras. Elle se mordait les lèvres de façon à essayer de garder au maximum son serieux...

Sa ruse avait fonctionné à merveille. Leane s'était attendue à un autre baiser lorsqu'il étala de la farine partout sur le visage.

Elle vint ensuite le trouver, et prit un air faché.

Vous allez devoir payer pour cela vous savez.
A moins que... A moins que vous m'imploriez à genoux de vous pardonner mon cher.

Il ne savait pas vraiment si elle était sérieuse ou non. Le fait qu'elle ne le regarda que subrépticement lui indiquait toutefois qu'une pointe d'humour était à prévoir.

C'est pourquoi il agit en conséquence : il se mit derrière elle, à genoux sur le lit, et les mains jointes la suppliant :

Ô Reyne des Reynes, accorde moi dans ta grande bonté le pardon pour mon péché. Et, si tu ne me juges pas digne de t'avoir, reçoit simplement mes baisers et tu seras guérie...

Sur ces derniers mots, il la renversa sur le lit, et vit sur son visage un large sourire. Ainsi donc la vagabonde, bien qu'ayant toujours de la répartie, avait chassé la noirceur de son visage pour laisser naître et fleurir un bonheur tant attendu.

Il parcourut de baisers son visage en différents endroits, les mains unies aux siennes. Elle ne se débattait point, et de ce fait il jugea qu'il était soit pardonné, soit qu'elle trouvait la situation plaisante.

Il aurait voulu continuer ce petit jeu longtemps quand il lui demanda :

Euh mais au fait... pour le pain, il doit cuire combien de temps ?

Il n'en avait pas la moindre idée mais ne souhaitait pas voir partir en charbon la première prouesse de sa dulcinée.

Le rire de la jeune femme résonna dans la pièce lorsqu'il la renversa sur le lit. Elle aurait voulu répondre quelque chose mais il ne lui en laissa pas le temps, la couvrant de petits baisers.

Il lui était impossible de le repousser, de résister pour continuer ce petit jeu. Elle n'était finalement que faible femme à la merci de ses sentiments...

Ou peut-être qu'elle ne cherchait pas à lui resister, qu'elle y trouvait beaucoup plus que son compte.

Leane répondait à chacun de ses baisers, exerçant parfois une légère pression sur ses doigts entrelacés aux siens, prisonnière de cet homme qui provoquait en elle tant d'émotions.

Quelques légers soupirs s'échappèrent de ses lèvres, elle libéra une de ses mains, caressa tour à tour ses cheveux, sa nuque, son dos, n'aspirant qu'à le toucher, à concrétiser tout son ressenti.
Peu à peu, la vagabonde perdait le contrôle d'elle même, se libérant totalement...

Le pain? Quel p... Elle le regardait, ne semblant plus comprendre, avant de reprendre ses esprits.

Oh oui... Hum.. le pain.
Et bien, il devrait être bientôt cuit. Encore quelques minutes tout au plus.

Les battements de son coeur reprirent peu à peu un rythme normal, sa respiration s'apaisa... Leane se rendit soudainement qu'elle avait été prête à se donner à lui, comme cela, aussi rapidement, aussi facilement...

Qu'aurait-il pu penser après cela? L'aurait-il encore repectée, l'aurait-il encore aimée?
Pourquoi était-ce si compliqué?

Toujours allongée, elle le regardait et essayait, de par le regard de Lomax,de savoir ce qu'il pouvait penser.
Elle ne souriait plus, mesurant à cet instant la force de l'amour qu'elle lui portait et le désir qu'elle avait de le garder.

Elle prit une longue inspiration...

Peut-être devrions-nous aller préparer le repas.

Elle restait là, sans bouger, incapable de faire le moindre geste...

Le petit jeu entre les deux amoureux les avait rendus plus complices encore. Il semblait qu'il ne prendrait jamais fin, jusqu'à ce que Lomax questionne Leane au sujet du pain.

Elle lui répondit sans réellement de ce qu'elle disait. Elle restait figer là et rien ne semblait la perturber.

Peut-être devrions-nous aller préparer le repas.

Lomax eut un instant d'hésitation, puis lui répondit :

Oui... peut-être...

Après ces paroles, il n'était pas plus enclin à bouger. Il se redirigea vers le visage de Leane, le parcourut de la main, effleurant ses lèvres, embrassant son cou, aussi délicatement que possible.

Le pain attendrait. Peut-être brûlerait-il, peu lui important car il était bien. Il retraçait de sa main les courbes féminines de Leane, tout en respectant son corps voluptueux.

A cet instant, il eut confirmation que c'était avec elle qu'il voulait être. Personne d'autres n'occupaient ses pensées, il n'imaginait avoir personne d'autre dans ses bras, ni fonder une famille avec quelconque jeune femme plus cultivée, noble ou consorts.

Il restait là, s'appuyant de ses points sur le lit, penché au dessus d'elle, se perdant avec délice et sans retenue dans son regard.

Je vous aime Leane, je vous aime. Je suis à vous, je vous appartiens. Vous avez conquis mon coeur, et vous seule en avez la clé désormais...

Il lui était désormais impossible de quitter ce lit. Comment l'aurait-elle pu? Il était là, si tendre et empli de délicatesse, à l'embrasser, à caresser son corps à travers les étoffes. Chaque mot qu'il prononçait l'enivrait d'avantage...

Je n'aurais jamais cru possible de pouvoir aimer à ce point.
Je vous aime mon tendre amour, vous êtes mon coeur, mon âme.

Elle posa une main sur sa nuque et l'aittira lentement à elle, cherchant une nouvelle fois ses lèvres, mélant leurs souffles dans un baiser passionné.

Son esprit lui dictait de le repousser, de ne pas succomber ainsi à la luxure mais son coeur, son corps tout entier le réclamaient, il ne s'agissait point de luxure mais de sentiments plus profonds les uns que les autres, des sentiments nobles, de l'amour... Il n'y avait là rien de mal.

De nouveau, le regard de Lomax captura celui de Leane, il pouvait y lire le désir, l'envie qui l'habitaient. Elle s'y noya alors même qu'elle dénouait lentement les liens qui retenaient sa chemise, n'aspirant plus qu'à se donner à lui...

(Vous qui venez regarder par le trou de la serrure, n'espérez pas lire quoi que ce soit de plus...)

A jouer dangereusement, on finit par se brûler les ailes...

Leurs corps s'étaient trouvés, ne faisant plus qu'un, ondulant au rythme du plaisir, les transportant dans un autre monde alors que le temps s'était arrêté.

Blottie dans les bras de Lomax, Leane reprenait son souffle, le visage enfoui dans son cou, y déposant de petits baisers.
Instant magique, instant merveilleux où plus rien autour ne semblait exsiter...

Jusqu'à ce que...jusqu'à ce qu'une odeur de pain brûlé vienne effleurer leurs narines.

L'instant était divin et nul n'aurait pu leur voler cet instant. Nul en effet... mais quelque chose, certainement !

Une odeur de pain brûlé, fort désagréable, parvint à leurs narines. Ils firent tous deux un bond du lit et se précipitèrent vers le coté cuisine, d'où une fumée noire commencait à s'échapper.

Lomax demanda à Leane de bien vouloir ouvrir une fenêtre et la porte alors qu'il se chargerait du pain. Elle s'exécuta, lui également, et une épaisse fumée commenca à s'introduire dans la pièce.

Lomax attrapa le pain encore brûlant à pleines mains pour aller le jeter par la fenêtre. Une fois fait, il courut plonger ses mains dans un saut d'eau, les mains rougeoyantes...

Il s'était en effet brûlé les mains, n'ayant pas pris le soin de se les protéger, dans un geste irréfléchi. A cet instant, égoïstement, il ne pensa pas plus du tout à Leane et les instants qui précédèrent cet incident, mais à sa seule douleur.

Il ne voulut croiser son regard et lui montrer à quel point il serrait les dents pour ne pas hurler à travers la pièce.

Alors que la pièce finit par redevenir claire, il restait assis là, sans bouger, le souffle se ralentissant, tel un repos bien mérité avec une longue course. Il avait l'air bête, il ne savait quoi faire... quoi dire !

Hum... le moins qu'on puisse dire, c'est que nous avons eu de la chance !

La fumée s'était estompée peu à peu laissant quelques traînées noires sur les murs de la pièce.

Le regard de Leane se posa sur Lomax, il était assis, les mains dans un seau, les traits de son visage étaient tirés. Elle s'agenouilla près de lui, posa les mains sur ses épaules, surprise par ses muscles tendus, la douleur devait être violente...

Lentement elle glissa les mains le longs de ses bras jusqu'à ses poignets, tira doucement pour sortir ses mains de l'eau... A la vue de ses mains brûlées, elle fut prise d'un grand sentiment de culpabilité. Quelle idée d'avoir voulu faire ce pain.

De le chance dîtes-vous? Elle soupira.

Ne sachant que dire d'autre elle murmura:
Je suis tellement désolée

L'heure n'était pour l'instant pas aux remords. La jeune femme fouilla partout jusqu'à trouver quelques linges propres et de la graisse alimentaire.

Elle badigeonna les membres meurtris avant de les envelopper pour qu'il soit ainsi protégés.

Elle enfila ensuite rapidement ses vêtements, aida Lomax à se vêtir avec beaucoup de précautions.

Je vais vous conduire au dispensaire, vous ne pouvez pas rester comme ça ou vous risquez une grave infection.

Toute sa joie et sa bonne humeur du matin s'étaient envolées pour faire place à la peur, l'angoisse...

Leane avait bien pris soin de ne pas aller trop vite, lui avait appliqué une première couche protectrice sur les mains.
Voilà déjà quelque chose qu'elle savait faire, mais qu'elle n'avait jamais évoquée.

Ne soyez pas désolée, voyons, vous n'y êtes pour rien ! Si seulement je n'avais pas été aussi stupide...

Il grimaça un peu sous l'effet de la douleur, mais cela était devenu beaucoup plus supportable après que Leane ait pris soin de ses mains. Certes, elles ressemblaient désormais plus à des grosses balles, mais au moins, quand il sortirait, on ne l'embêterait pas.

Il demanda à la demoiselle de bien vouloir fermer la porte, car il était désormais quelque peu handicapé.
Il s'en amusa, désireux de rendre l'ambiance plus sereine et plus saine, et surtout d'oter de l'esprit de Leane tout idée de culpabilité.

Ils arpentèrent désormais les rues de Paris, croisant ici et là une ou deux têtes connues, un commerçant habituel... mais tous le regardaient étrangement.
Il est vrai que cela devait être peu commun de croiser une personne dans cet état.

Puis, il fit quelques pas plus accéléré, se plaçant devant sa douce et lui faisant face désormais :

Quel homme suis-je ? je ne vous ai même pas remerciée...

Il lui déposa un rapide baiser en posant ses poignets sur ses épaules.

Merci !

Ils continuèrent leur route vers le dispensaire, dont Lomax n'avait même pas eu vent. Il était surpris qu'elle l'emmène là bas, puisqu'il en ignorait l'existence.

Décidément, elle continuerait de le surprendre, elle qui se remettait si souvent en question, ainsi que son intérêt...

Lomax et Leane étaient sortis du dispensaire. Ils déambulaient de nouveau dans Paris, lui regardant tantôt la belle vagabonde, tantôt ses mains qu'il sentait à peine.

Bon, a priori elles sont sauves, mais pas de quoi fanfaronner ! Vous vouliez apprendre ? Et bien, en étant mes mains, je crois qu'il n'y aura pas plus bel apprentissage.

Il aura voulu lui caresser le visage, mais cela lui était impossible. Il ne pouvait pas et n'aurait pas souhaiter lui faire endurer cela.

Il s'était mis dans une sacré situation, et nul doute que cela retarderait les travaux de la cabane. Il espérait simplement que la douce ne lui en tiendrait pas rigueur.

Le soleil commença à se coucher, et ils accélérèrent le pas. Rentrer de nuit dans une telle situation sera fort incommodant.

De retour à l'appartement, Lomax pria Leane de bien vouloir ouvrir la porte et l'aider à ôter sa veste. Il se sentait déjà prisonnier d'une impuissance, d'une dépendance qu'il ne voulait pas imposer à la jeune femme.

Je suis désolé, Leane. Je ne souhaitais pas cela, mais ce qui est fait, est fait. J'espère que vous ne m'en voudrez pas trop, je n'aime pas être dépendant, mais je vais terriblement avoir besoin de vous désormais.

Au delà du concept sentimental, j'entends. Je ne saurai me passer de vous, j'ai besoin de vous, sauf qu'à présent, je vous l'impose...

Il baissa la tête l'air quelque peu déprimé devant la situation.

La fenêtre était restée ouverte l'après-midi durant, si bien que mis à part quelques traces sur les murs, on aurait pu croire que rien de cela n'était arrivé.
Il faisait frais, l'hiver était encore là, la jeune femme alluma la cheminée, mit quelques bûches dans l'âtre une fois que les flammes furent assez hautes.
En chemin, ils s'étaient arrêtés devant l'étal d'un boulanger, la jeune femme y avait pris une boule de pain pour le dîner.
Elle rassembla quelques mets qui n'avaient nul besoin d'être cuisinés, l'apprentissage commencerait le lendemain. La journée avait été éprouvante, ils aspiraient à une soirée un peu plus calme.

Elle alla ensuite s'asseoir près de Lomax, lui releva doucement la tête.

Non...
Et que croyez-vous que vous avez fait jusqu'à aujourd'hui? Vous avez pris soin de moi, vous m'avez aidée, épaulée alors que vous me connaissiez à peine, sans jamais me juger. Vous avez fait pour moi en quelques jours plus que quiconque durant toute ma vie.

Elle appuya sa tête contre l'épaule du jeune homme...

Aujourd'hui, vous avez besoin de moi à votre tour, et je devrais vous en vouloir? Fuire?
Je ne comprends pas pourquoi vous vous en excusez, pourquoi vous êtes désolé.
Soyez assuré que vous ne m'imposez rien, j'ai tout autant besoin de vous à mes côtés.

Tout en lui parlant, elle lui donnait à manger du bout des doigts, en profitait pour caresser ses lèvres, son visage.

Il y a encore un tas de choses que vous pouvez faire.
Comme me serrer dans vos bras, m'embrasser...

Un sourire sincère éclairait le visage de Léane, un sourire dans lequel elle essayait de faire comprendre à cet homme que cette situation était peut-être désagréable, mais temporaire, et surtout, à quel point il était importnt à ses yeux...

Leane avait été parfaite depuis leur retour. Douce, attentionnée, elle mesurait chacun de ses gestes avec Lomax.

Aussi, elle le rassurait, lui affirmait qu'elle sera là pour lui comme il avait été et serait là pour elle, combien il comptait.

Toutefois, quand elle lui donna à manger du bout des doigts, caressant au passage ses lèvres, il se leva d'un bond, fort en colère :

Arrêtez... arrêtez !!! non mais de quoi j'ai l'air ? un nouveau né ? un infirme ? je ne suis même pas capable de me sustenter seul.
Est-ce cela dont vous rêvez ? que du jour au lendemain je devienne pour vous un fardeau, sans être sûr que la situation évoluera un jour !

Non mais regardez moi, je ne suis bon à rien maintenant, je peux tout au plus faire peur aux enfants !

Lomax avait les yeux rouges de colère, bien qu'il n'eut rien contre l'attitude de Leane, bien au contraire. Il s'en voulait de s'être mis dans une telle situation, et devenir un poids mort, totalement inutile pour la jeune femme.
Son ton redevint plus calme, mais pas moins amer :

Tant que mes mains n'iront pas mieux, comment pourrai-je oser vous prendre dans mes bras ? j'aurai l'impression de vous affliger un supplice, de vous salir, et cela, je ne le supporterai pas.

Quant à vous embrasser, mis à part un baiser volé, je doute pouvoir faire plus pour ma part.

Il soupira grandement et s'en alla regarder par la fenêtre. Il voulut dans un premier temps l'ouvrir mais, voyant à nouveau ses mains, il se retint, non sans une rage de nouveau naissante en lui.
Il préféra ne pas se tourner vers Leane, car il savait que son comportement avait pu être blessant, mais pour l'heure, il ne pouvait agir autrement.

Leane se leva à son tour et recula en entendant les mots que deversait Lomax. Il avait les traits tirés, son regard laissait voir la rage qui l'habitait.
Elle pouvait comprendre la colère qu'il ressentait, ne pas pouvoir se servir de ses mains était certainement plus qu'insuportable.
En revanche, qu'il lui parle sur ce ton alors qu'elle tentait de l'aider du mieux qu'elle pouvait, l'avait profondément blessée.
Sans doute avait-elle été maladroite mais après tout, comment pouvait-elle le savoir? Comment savoir quel comportement adopter dans ce genre de situation, elle n'y avait jamais été confrontée.

Elle restait là, debout contre le mur, à l'écouter verser sa rage, n'osant faire le moindre geste, dire la moindre parole.

Une fois qu'il se fut calmé, elle rétorqua simplement:

Croyez-vous que j'aurais eu ces même gestes tendres avec un enfant ou un infirme pour lequel je n'aurais pas l'affection que j'ai pour vous?

Elle soupira, secouant negligemment la tête.

Et bien soit, comme il vous plaira. Puisque vous n'avez pas besoin de moi, je vous laisse.

Elle quitta précipitamment la pièce, se laissa tomber sur le lit, sans avoir pris la peine d'ôter ses vêtements, le visage enfoui dans l'oreiller.

La jeune femme ne savait plus quoi penser. Comment pouvait-il lui dire qu'il l'aimait et se montrer à ce point cassant la minute d'après?
Etait-ce cela l'amour? Qu'est-ce qu'elle y connaissait de toute façon?
Elle avait été seule toute sa vie, n'avait jamais tissé quelconque lien affectif.
Avait-il l'intention de la rejeter lui aussi?

La crise passée, Leane venait de quitter la pièce pour s'effondrer sur le lit. Lomax, quant à lui, se laissa glisser doucement le long du mur. Il aurait bien posé sa tête dans ses mains, si seulement...

Par sa bêtise, il venait sans doute de blesser la seule femme qu'il aimait. Se voir dans une position où il ne pourrait rien pour elle l'insupportait. Toutefois, il ne pouvait laisser ses sentiments de coté, il tenait trop à la jeune demoiselle.

Aussi se releva-t-il, puis avança dans l'autre pièce. Il vit Leane, la tête entre deux oreillers et sans doute pensive. Il resta là à la regarder sans pouvoir prononcer le moindre mot.

Aurait-il dû lui avouer qu'il avait vu un ami d'antan se faire amputer d'un membre, et devenir un paria ? Cela avait profondément marquer sa vie de l'époque. Il avait été le seul à rester avec lui, mais la victime avait fini par se refermer sur elle, s'excluant et rejetant les autres.

A tout bien y réfléchir, il venait d'agir de même. Il avait perdu son ami autrefois, se permettrait-il de perdre Leane ?
Non, il ne le fallait pas. Il ne le voulait pas. Elle était tout, elle était lui, et sans elle, nul doute qu'il aurait fini sa vie sans aucun autre but que celui de se lever le lendemain.

Il s'approcha du bruit et le sol craqua. Leane se redressa et regarda en sa direction. Il souhaitait lui parler :

Leane, je... enfin je... hum. Je... je suis... oui, je suis... je suis désolé...

Il se laissa tomber le long du lit, y appuya son dos, et se mit à sangloter.

Plus elle était plongée dans ses pensées, plus elle se posait des questions et plus elle sentait la colère monter en elle.
Sa décision était prise, elle partirait dès le lendemain. Même si les travaux de la cabane étaient loin d'être terminés, elle serait au moins à l'abri faute de mieux.
Ce qui était certain, c'est qu'elle ne voulait pas rester ici contre le souhait de Lomax.
Elle n'aurait pas du vouloir prendre soin de lui mais plutôt demander l'aide d'une personne du dispensaire. Aujourd'hui il se pensait invalide et croyait que Leane avait pitié de lui.

Comme il se trompait, elle savait mieux que n'importe qui que la pitié n'apportait jamais rien de bon.

Un craquement du plancher indiqua à la jeune femme que Lomax se trouvait près d'elle, elle se redressa vivement, bien décidée à lui faire part de sa décision.

Des excuses...Des sanglots...

Leane ne s'attendait pas un instant à un tel revirement de situation. Assise sur le lit, elle hésitait à ce qui était la meilleure chose à faire: rester là sans bouger à attendre qu'il sèche ses larmes ou le prendre dans ses bras.
Elle était tenter par la seconde solution, mais la crainte de la reaction de Lomax devant un comportement trop affectif lui donnait une certaine retenue.

Elle décida finalement de simplement s'asseoir à ses côtés.

Lomax enfin...ce n'est que histoire de quelques jours.

Elle se tut aussitôt, consciente que quelque chose de plus profond devait se cacher derrière.
Elle appuya sa tête contre son épaule, ne souhaitant rien lui imposer.
Il lui parlerait simplement si il en avait le besoin, elle souhaitait juste lui faire comprendre qu'elle était là.

Leane était désormais à ses cotés, comme il l'avait toujours souhaité. Elle avait posé sa tête sur son épaule, et semblait compatir à sa peine.

Merci Leane, merci d'être là. Je ne sais pas ce que je ferai sans vous.

Il embrassa la jeune femme sur le front, ferma les yeux et laissa tomber ses mains bandées sur ses genoux.
Demain il lui faudrait retourner au dispensaire pour voir si tout allait bien, il était bien déterminé à retrouver l'usage de ses mains.

Il rompit le silence, et dit d'une voix sereine comme si la discussion avait débuté depuis un moment :

On avait 18 ans à peine. Des mains d'artiste qu'on disait de lui. Il a reçu de l'huile bouillante sur les doigts, on a pas pu soigner tout ça. On a fait comme on a pu.

Personne ne se souciait trop de lui, ils pensaient que cela passerait tout seul. Mais quand nous avons trouvé du secours, nous avons appris que ses outils d'artiste étaient presque morts. On a du lui couper une main, et amputer de 2 doigts l'autre.

Ensuite, ne pouvant presque plus rien faire, tous l'ont abandonné. Il a fini dans la rue, après m'avoir prié de partir ailleurs, où j'aurai plus d'avenir...

Vous comprendrez maintenant ce qui a pu faire monter ma colère. Je ne la cautionne pas, je m'en veux, mais j'espère que vous comprendrez...

Sur ces derniers mots, il se laissa glisser sur Leane, le regard dans le vide, se demandant ce que les jours à venir pourraient leur réserver.

Leane écouta Lomax se livrer à elle sans l'interrompre, lorsqu'il se tût, elle lui indiqua le fond de sa pensée.

Ce que je vais vous dire va peut-être vous paraître dur mais votre ami a eu raison de vous demander de partir.
Le monde est cruel et égoïste. Dès lors que ceux qui vivent dans leur petit confort cotoient la misère, elle les térifie. Ainsi ils la rejettent, de peur qu'elle leur saute au visage, comme une maladie contagieuse. Quelques fois, ou plutôt devrais-je dire souvent, les moyens employés sont odieux.
Croyez-moi sur parole, votre ami vous a rendu un grand service.

Elle glissa une main hésitante dans ses cheveux qu'elle caressa doucement.

Je comprends votre colère, votre peine. Mais pour vous les choses seront différentes, vous avez rapidement bénéficié de soins et les brûlures sont moins profondes. Je suis confiante, soyez-le aussi.
Maintenant, vous devriez vous reposer, la journée a été longue et vos nerfs mis à rude épreuve.

La jeune femme se releva et aida Lomax à s'allonger, elle prit un petit fauteuil qu'elle plaça près du lit et s'y installa.
Elle préférait ne pas se coucher près de lui, de peur de le faire souffrir avec les gestes désordonnés de son sommeil troublé.

Elle releva ses jambes, les entoura de ses bras, posa le menton sur ses genoux. Elle l'observait... Pourquoi fallait-il que les démons du passé nous rongent à ce point? Mais après tout, notre passé ne fait-il pas ce que nous sommes aujourd'hui?

Leane ne concevait plus sa vie sans lui maintenant. Ils se devaient d'aller de l'avant, ensemble, de se construire un avenir. Elle ne le laisserait pas s'appitoyer sur son sort, dût-elle se montrer plus dure pour cela...

Elle l'avait allongé sur le lit, et il tous deux se regardaient désormais. Qu'allaient-il faire les prochains jours ? resterait-il là à la voir tout faire pour lui ?

Il la fixa, puis ses yeux se fermèrent, abattu par une fatigue nerveuse, vraisemblablement. Il esquissa un petit sourire à peine perceptible en direction de Leane et s'endormit.

Le lendemain, après que la jeune femme eut préparé un petit déjeuner, ils partirent ensemble au dispensaire. L'humeur était beaucoup plus jovial, le temps agréable y était peut-être pour quelque chose.

Arrivés sur place, une infirmière prit Lomax en charge et l'examina, changea ses bandages et le laissa repartir.

Ils paraient que leur état est stable et qu'il ne faut pas trop s'inquiéter.

Il avait annoncé cela à Leane comme s'il parait d'une chose bénigne. Il s'était fait à cette idée, désormais, qu'il devrait vivre autrement pour quelques jours.

Chemin faisant, Lomax les arrêtèrent chez un marchand. Il lui acheta quelques fleurs qu'il offrit à Leane. Il pria le commerçant de bien vouloir piocher dans sa bourse, ne pouvant le faire.

De retour à l'appartement, ils s'affairèrent à trouver de quoi mettre les fleurs dans l'eau. Il se posa un instant, quelque peu fatigué, et observa la jeune damoiselle, non sans un soupçon de malice et de désir.

La jeune femme tenait le bouquet serré tout contre elle, un léger sourire sur les lèvres.
Elle était heureuse que l'état de Lomax soit stable, c'était plutôt bon signe. Il semblait avoir retrouvé sa bonne humeur, Leane espérait qu'il en serait ainsi durant toute sa convalescence...

Ils marchaient côte à côte dans les rues de la ville; Leane regardait autour d'elle les gens aller et venir. Chaque fois qu'elle croisait un enfant, elle espérait voir Gaspard. Voilà bien longtemps qu'elle n'avait eu aucune nouvelle de l'enfant. Le seul renseignement qu'elle avait recueilli était qu'il avait une amie de son âge et que l'archevèque de la ville devait le recueillir... Mais même l'archeveque ne donnait signe de vie ces derniers temps. Il faudra qu'elle se renseigne plus à même.

Une fois arrivés à l'appartement et après avoir trouvé l'endroit idéal pour que le bouquet soit en valeur, La jeune femme commença à ranger deux ou trois petites choses. Se sentant oberservée, elle se tourna lentement vers Lomax, croisa son regard dans lequel brillait une étrange lueur. Elle lui fit un large sourire, accompagné d'un regard malicieux.

Je ne vous ai pas encore remercié.

Elle passa ses bras autour de son cou, effleura ses lèvres.

Merci pour ce nouveau cadeau. Elles sont magnifiques.

Elle s'assit sur ses genoux, triturant le col de son vêtement.

Je...euh, enfin... vous... Elle laissa s'échapper un petit rire léger.

Vous semblez en meilleure forme...

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[RP] La cabane abandonnée