Les yeux de Leane se perdaient sur le visage de Lomax. Chacun des mots qu'il avait prononcé provoquait bonheur et passion à la jeune femme.
Quand elle repensait à ce qu'était sa vie il n'y a pas si longtemps, jamais elle n'aurait pensé en être là aujourd'hui, jamais elle n'aurait imaginé plaire à un homme tel que Lomax.

Quand il prononça son consentement, elle serra un instant ses mains et lui sourit avec amour.

A son tour, elle fit part de son engagement devant témoins et assemblée.

Oui je l'accepte...

Son regard se fit plus brillant, elle était comme hypnotisée par l'instant.

Lomax... Je jure de t'aimer et de te chérir, de partager avec toi chaque moment de joie, de traverser chaque épreuve à tes côtés jusqu'à ce que la mort nous sépare et d'être ton épouse pour l'éternité.

Leane regardait sa main, ornée de cette alliance, symbole de leur amour, de leur engagement.
Elle prit la deuxième et lentement la glissa au doigt de son aimé.

Je te donne cette alliance, signe de notre amour et de notre fidélité.

Elle releva doucement la tête, plongea ses yeux sombes dans ceux de son mari et reprit:

Par cet anneau, moi Léane, je te prends Lomax de Galicy, pour époux.
Tu as changé ma vie, tu m'as changée.
La vagabonde, la voleuse, plus habituée à fréquenter la misère, les rats et les cachots est morte depuis le jour où tu as croisé ma route.
Tu es le soleil qui m'a sortie de l'ombre.
L'amour, c'est vouloir le bonheur de l'autre. Et je veux le tien plus que tout autre chose.
L'amour n'est jamais contrainte, il est joie, il est liberté, il est force.
Lomax, mon amour, je t'aime avec la plus grande sincérité qui soit.

Une légère brise de printemps souffla, ce qui permit à la jeune femme de se rendre compte que quelques larmes coulaient le long de ses joues.
La surprise se lisait sans doute dans son regard. Aussi loin que remontaient ses souvenirs, elle ne se rappelait pas avoir pleuré.
Avec les épreuves, elle s'était endurcie, imperméable à toute émotion.
Ce jour était le signe d'une nouvelle vie qui s'offrait à elle, une page se fermait, une autre s'ouvrait.Leane espérait de toutes ses forces qu'elle serait à la hauteur.

Alex avait assez flémardé. Elle se leva, remis de l'ordre dans sa tenue et quitta le parc pour se rendre dans son potager, s'occuper de ses légumes et se préparer une soupe chaude pour le soir dans sa cabane au fond de son jardin qui lui servait d'habitation.
Personne ne lui avait adressé la parole, pourtant il y en avait des "va et vient" à l'occasion du mariage de la Mairesse avec le Juge. Cette solitude commençait à lui peser.
Va falloir que je me trouve un chat, au moins ça mange des souris, donc cela ne me coûtera rien en nourriture, et j'aurais quelqu'un avec qui parler

Allongé sous un arbre.. Allongé?? Vautré plutôt!!
Vautré sous un arbre du parc, la face au sol, les deux bras sur la tête, ça cogne..
L'estomac renversé, quelques relans du vin d'la veille.. Piouuuffff
Ca ronfle!!
Et v'là qu'ça crie, qu'ça tape dans les mains... paumes sur les oreilles.

Le Will se r'lève difficilement, de la bave pourpre au coin des lèvres.

Qu'est-ce que c'est qu'ce raffut?

Un mariage.. Bé c'est qu'il a pas choisi l'bon coin pour roupiller l'gaillard.

Bah j'm'en va tenir l'arbre té, il faudrait pas qui m'tombe dessus.
Et r'luquer la mariée, héhé..

Et ça r'nifle et s'essuie avec le revers de la chemise sale, les yeux rivés sur l'couple qui s'bisouille.
Il fronce les sourcils, p'tit regard brillant..

Oh mais... C'est qu'elle ressemble à la p'tite la donzelle, à s'y méprendre.

Bwarf, il chassa cette idée d'la tête. Impossible qu'elle en soit rendue là la gueuse!! Rhoo c'qu'il aimerait la r'voir.

Et ça trébuche et ça se r'lève, c'que ça peutêtre pataud.

Tiens il les voit qui s'rapprochent, il blémit, plisse les paupières, se faufile derière l'arbre, bouche ouverte.
Le temps d'la surprise passé et un rictus froid étire ses lèvres.
Héhé, il l'avait r'trouvée...

Léane...