Il sourit.

C'est une bonne idée, je trouve.

Lui repondit-il en entassant de quoi allumer une flambée.

Mais je pense que oui, il y a quelque chose dehors. Plus probablement quelqu'un d'ailleurs...

Nous verrons bien, n'est ce pas ? Et puis il faut un peu de piment dans la vie. Tenez, vous qui avez les doigts plus fins que moi.. Vous voulez bien placer ce morceau d'étoupe sous les branchettes ?

Il lui fit une petite place, accroupi devant l'âtre noirci.

Il la regardait faire, pret a battre le briquet, à la lueur de la bougie qu'ils avaient par chance trouvée en arrivant.

Mais, surpris, il sentit une caresse sur sa joue, et ne bougea pas, se demandant ce qu'elle allait faire...

C'est en l'entendant éclater de rire qu'il comprit enfin la farce de potache dont elle venait de le gratifier ! Sans hésiter, il tourna vivement la tête vers elle, attrapant le bout de son doigt entre ses dents.
Refermant la bouche dessus, il l'aspira puis le libera.

Vous etes... Merveilleuse...ment charbonnée Eloïse ! Un petit goût de trop cuit...Etonnant... Mais délicieux...

Il lui tira rapidement la langue, profitant de son air surpris, et se pencha en avant pour allumer le feu.

Eloïse sentit son doigt hâpé entre les lèvres d'Olbrie et rougit violement sous la caresse.
Dieu que lui arrivait-il donc...Au lieu d'être effrayé par la promiscuité avec son compagnon elle jouait les jeunes filles frivoles...Et pourtant qu'il était agréable d'être soi-même.

Elle sentait son coeur battre rapidement, elle se sentait vivante!
Le choc fut tel quand il lui tira la langue d'un air taquin qu'elle tomba à la renverse.

Rhooo...Heureusement que le sol est de terre battue...Cela m'evitera quelques bleus! Quelle idée avez vous eu?

Elle rougit à nouveau
Elle regarda le bout de son doigt et les lèvres d'Olbrie...Il serait difficile de le garder en état mais...

Reprenant ses esprits, elle le regarda allumer le feu, les muscles de ses épaules et de son dos frémissants sous sa chemise humide.
Elle prit conscience que ses propres vêtements étaient humides aussi et se rapprocha de l'âtre pour se réchauffer autant que de prolonger le côte à côte malicieux..

Et bien ! Restez avec moi ! Vous allez vous abimer les fesses à vous rouler par terre ...

Riant doucement de sa betise, il aspira un peu de fumée et partit à tousser comme un damné, les yeux piquants. Quand il se reprit, elle était à nouveau à coté de lui, devant les flammes qui commencaient à mordre le bois en craquant.

Il put a loisir détailler à la lumière chaude du feu les formes soulignées par le tissu mouillé. Puis, prenant conscience de son égoïsme, il lui proposa, l'air détaché :

Vous allez prendre froid.. Pourquoi ne pas secher votre chemisier ?

Du doigt, il lui désigna la grille posée à l'entrée du foyer, l'oeil quelque peu égrillard.

Eloïse le regarda éberluée!
Secher son chemisier... Elle aperçu son regard égrillard.
Il ne manquait pas d'air...Come si elle allait ôter sa chemise devant lui...
Elle le rgarda à nouveau prète à bondir quand elle décela une étincelle dans le beau regard d'Olbrie.
Ahhh c'était un défi!

Elle se leva prête à jouer le tout pour le tout...

Vous avez raison monsieur...Je grelotte! Il ne faudrait point que j'attrappe mal...

Lentement elle ôta une à une les accroches de sa chemise, délassant avec lenteur le lacet du haut. Puis elle glissa une main sur son épaule ronde et dorée et fit glisser l'étoffe...

Elle sourit en se disant qu'elle avait eu bien fait pour une fois d'écouter sa soeur Ali qui lui avait conjuré de garder la batiste de dentelles qu'elle portait la nuit.
Elle sourit malicieuse devant le regard gourmand de son compagnon et alla déposer sa chemise humide sur la grille devant l'âtre.

A malin...Malin a demi!
Pensiez vous que je me dévoilerais ainsi à vous?
Mais si vous pouviez..

Elle se mordilla les lèvres

Si vous pouviez juste ...Remettre un peu de bois!

Elle lui sourit et vint se rasseoir pres de lui

Le souffle court, parfaitement surpris qu'elle le fasse; il la regarder ôter sa chemise. Il grimaça en aperçevant les dentelles du dessous. Maline.. et provocante...

Il ne perdait pas une miette du spectacle, malgré tout, et controla rapidement qu'il avait bien la bouche fermée.

Elle deposa son vetement sur le pare-feu, et il dut se secouer à sa demande.

Du bois ? Oui bien sur...

Il ajouta rapidement quelques buches,et s'absorba dans la contemplation de la vapeur qui s'elevait de la chemise. Les seuls bruits audible étaient celui de la pluie sur le toit de lattes, et les claquements du feu.

Il sentait contre lui la chaleur d'Eloïse, et sans se poser de questions, l'enveloppa d'un bras, en silence.

L'etrangeté de la situation les rapprochait, et il resta là, sans bouger, attentif toutefois aux bruits du dehors.

Il jeta un coup d'oeil dans le panier tendu. Il y vit des bulbes, oblongues et gris, et tres surpris, reconnut une nouveauté importée des Amériques. Il regarda Eloïse.

Des pommes de terre ?

En voilà une trouvaille, je n'ai jamais gouté ! Mais il parait que ca se cuit tres bien dans la braise !

Il prit les tubercules, et les piqua sur de morceaux de bois dur, rapidement taillés à la dague. Puis il les posa sur la braise, et rapidement une douce odeur envahit la cabane.

Il se leva ensuite, commençant a cuire devant le feu, et s'approcha de deux planches un peu disjointes.

Coincés toute la nuit ? Non je ne pense pas, cette pluie va cesser. Au pire, je m'en accomoderais tres bien !

Il lui sourit, les yeux brillants.

Du coin de l'oeil, il la regardait tandis qu'elle vérifiait son arme et changeait l'amorce, par sécurité. Ces engins étaient d'un fonctionnement aléatoire, peu précis et de faible portée. Mais ils pouvaient tuer, et même parfois le tireur, par explosion.

Il n'en utilisait pas, c'était bien trop cher, se contentant de la pointe acérée de sa rapière, parfaite en duel, ou de l'épée de cavalerie, lourde arme de taille idéale en mêlée.

Vous avez faim ? Ca doit etre cuit, non, à l'odeur ? Vous allez gouter, vous me direz... Moi je n'y connais rien...

Il tira un tubercule du feu, et gratta la peau carbonisée à l'aide de sa dague, avant de le tendre à Eloïse.

Il l'observa, curieux de voir à quoi ceci ressemblait, et surtout pour ne pas avoir l'air ridicule quand viendra son tour.

Eloïse le regarda éplucher la pomme de terre et lui tendre.
Affamée plus qu'elle ne le pensait elle attrapa le tubercule à pleine main

Aieeeee!!!

Des larmes de douleurs apparurent au coin de ses paupières

Houlala c'est chaud!!

Elle souffla sur ses doigts un instant puis se leva et se dirigea vers la porte de la cabane qu'elle ouvrit en grand.

Elle tendit sa main sous la pluie battante grimaçant de douleur.
Sa peau était violaçée et des cloques commencaient à apparaitre.

Elle regarda un buisson qui sembla bouger...
Y avait-il quelqu'un ou etait ce un simple effet d'optique?
Elle plissa les yeux cherchant à voir et referma la porte rapidement.
sans un mot elle se dirigea vers son pistolet qu'elle prit en main et vérifia que sa dague était bien sur elle.

Elle alla rejoindre Olbrie s'accroupie derrière lui et lui murmura au creux de l'oreille...

Il me semble ...que je me suis brulée!!

Nul besoin de parler de ce qu'elle pensait avoir vu...Si elle avait rêvé elle gâcherait la soirée...

Il sursauta lorsque qu'elle lacha la pomme de terre en poussant un cri.

Penaud, il la suivit des yeux tandis qu'elle passait la main dehors pour la rafraichir.

Je suis désolé... J'aurais du y penser, ca n'est pas malin.

Ennuyé, il se tourna vers elle lorsqu'elle revint.

Donnez moi votre main...

Vous savez, chez nous on coupe quand vraiment ca fait trop mal... Mais là, ce serait trop dommage de se priver d'une main si douce...

Il caressa doucement son poignet et le dos de sa main, soufflant de l'air le plus frais possible sur les brulures.

Vous savez, chez nous on coupe quand vraiment ca fait trop mal... Mais là, ce serait trop dommage de se priver d'une main si douce...

A ces mots Eloïse blémit! Lui couper la main pour de si petites brulures...
Elle sursauta quand il lui prit doucement la main.
Quand il lui caressa doucement son poignet et le dos de sa main, soufflant de l'air le plus frais possible sur les brulures elle rougit et se dit qu'elle avait eu raison de ne pas parler du bruissement dans les fourré.

Le souffle chaud lui fit du bien, calmant les brulures de la pomme de terre pour les remplacer par celle du rougissement de ses joues.

Je...j'aime mieux votre méthode.
C'est plus agréable et moins...Handicapant!

Elle lui sourit doucement regardant cependant de temps à autre la porte de la cabane nerveusement.
Elle prit une pomme de terre refroidit et la coupa en deux. Elle en tendit une moitié à olbrie et croqua gourmande dans l'autre.

Un bruit sourd, sur le toit.

Pas une branche, malgré l'orage ils étaient trop loin du bois.

Une pierre, oui, on dirait bien...

Il se leva doucement, l'épée nue a la main. D'un signe, il indiqua à Eloïse de s'éloigner à l'autre bout de la cabane. De sa main libre il saisit un tison allumé, au bout duquel vivait une belle flamme. Il reflechissait aussi vite que possible. Pourquoi attirer leur attention, si ce n'est pour les faire sortir ?
Tactique étonnante pourtant, qui le laissait perplexe. Mais une chose était sure, la sortie curieuse était à proscrire... A moins que... Une bonne charge, lame au clair ?

La porte disjointe ne resisterait pas.. Il prit un court élan, soufflant à la jeune fille "tirez sans hésiter... Si ca n'est pas moi !"

Et il se lanca contre la porte qui vola en éclats, le desequilibrant par la meme occasion. Il roula sur la terre, emporté par son élan, et se releva trois metres plus loin, ayant laché le tison qui, fumant sur le seuil, lui éclaira une silhouette d'homme, dos à la cabane, une épée à la main...

Il releva la pointe de sa rapiere, et prit sa dague en main gauche. Soudain, il se retrouvait dans son élément, homme à homme...

Il sourit doucement aux mots de l'homme, tout en rompant la distance, garde haute.

Viens l'ami, viens chercher ce que tu souhaites. Tu veux mes armes... Mais par où ? Le ventre ou la gorge ?

Un pas de coté le sortit de l'axe de la porte, interdisant à son adversaire toute approche par là sans s'exposer au feu d'Eloïse. Il jaugea l'homme, depenaillé mais a priori solide. Il décida de tester sa vivacité, et la pointe de la rapière voleta de gauche à droite, sans piquer, restant à bonne distance. Le fer de l'homme était là, mais lent.

Tu as une chance de vivre. A toi de voir.

Il lui désigna la forêt du bout de sa dague, presque compatissant devant le regard de leur agresseur.

Eloïse regarda les deux hommes, hocha la tête un petit sourire narquois aux lèvres.
Ahhhh ces hommes!

Elle regarda le brigand et grimaça en entendant son patois

Hello moineau...
T'restra en vie s'tu m'donne tes armes et t'bourse. Allez d'pèche ou on t'embroche 'vec t'donzelle.

Elle se dit que le bogre ne manquait pas d'aplomb...La traiter..Elle! Une De La Tour de donzelle...Et se laisser embrocher sans broncher...c'était mal la connaitre!

Elle baissa son arme restant toutefois sur ses gardes, elle avait confiance en la force d'Olbrie.
Elle sourit en entendant son arogance...

Viens l'ami, viens chercher ce que tu souhaites. Tu veux mes armes... Mais par où ? Le ventre ou la gorge ?

Eloïse éclata soudain d'un rire joyeux!
Que d'aventures ce soir...
Thibaut serait vert de jalousie, lui qui aimait raconter ses aventures piratesque...
Mais là! Là c'était mieux que n'importe quel combat naval.

Un vrai brigand venait terminer par sa présence une merveilleuse journée aux côtés d'Olbrie. Un duel, une bagarre...

Elle regarda le bandit hésiter...Aurait-il la trempe de rester ou fuierait-il dans la forêt sombre?

Un regard sur Olbrie...Une bouffée de...De quoi d'abord...
Elle secoua ses longues mèches et attendit la suite un joli sourire flottant sur ses lèvres...
Quelle journée!

Le brigand prit son fer deux ou trois fois, parant ses petits coups, et soudain, à sa grande surprise, s'offrit un superbe emmelage de bottes pour finir au sol, l'épée tendue.

Sans équilibre, sans poids a mettre derriere sa lame, sans liberté de mouvement, il devenait une proie facile.

Ecartant le fer d'un coup de poignet, il avanca vivement vers l'homme, et tout en posant sa botte sur son avant bras, le clouant au sol, il trouva le creux du cou, et sa pointe vint s'y appuyer, jusqu'a ce que perle une goutte de sang, noire dans l'obscurité.

So, bad boy, and now ?

Il s'amusait de lui parler dans sa langue, ayant entendu parler de bijoux.

L'homme ne bougeait plus, prêt au pire sans doute, d'ailleurs il n'avait qu'a pousser legerement sa lame pour lui percer la gorge.

Eloïse ? Venez.... Il me faut votre avis, que faisons-nous de ce bougre ?

Eloïse n'avait pas perdue une miette du combat, enfin du combat..Une parodie!
Elle ne put retenir un rire quand elle vit l'anglais s'affaler sur le sol boueux.
Un bien piteux spectacle que celui là...

Elle sourit en entendant l'anglais parfait d'Olbrie, décidement ce dernier l'étonnait de plus en plus. Son cousin lui avait apprit la langue de l'ennemi..'Au cas ou" avait il dit.

Le bad boy était en fait tout penaud quand Eloïse sortit rejoindre Olbrie

Eloïse ? Venez.... Il me faut votre avis, que faisons-nous de ce bougre

Eloïse s'approcha son pistolet toujours bien en main et dit d'un air sérieux que démantait l'étincelle qui brillait dans ses yeux sombres

Croyez vous que l'anglais soit tendre Mon ami?
Faute de civet....

Elle arma son pistolet et fit mine de le viser

La chère est-elle plus tendre sous la peur?

Elle visa et tira...

L'oeil toujours fixé sur l'Anglais, prudent, il entendit le bruit caractéristique d'un levier d'armement, suivi du claquement sec d'un chien qui s'abat. La détonation ne le surprit pas, du coup, et il se crispa juste un peu a cause du bruit.

Essayant de ne pas tousser dans la fumée acre de la poudre noire, il se pencha vers l'homme, etonné de ne pas l'avoir senti bouger. Il semblait intact, pourtant.
Mort de peur ?

Mais en y regardant de plus pres, il comprit enfin. Le pantalon de l'homme etait troué, juste a l'entrejambe, un trou net, aux bords noircis. Les yeux ronds, il se tourna legerement vers Eloise.

Vous visez fort bien...

Il déglutit.

Rappellez moi de ne jamais vous déplaire...