Il entra sans retenue dans le lieu, déjà trop habitué aux places malfamées qui peuplaient les passages sombres derrière les palaces de Paris ou d'ailleurs. La vieille cuisine laissait penser que l'endroit avait dû être habité il y a fort longtemps et que l'endroit aurait dû être un de ces fameux palaces. Hélas, se retrouver au milieu d'un quartier où la peste avait sévi avait dû faire fuir ses habitants.
Les murs étaient couverts d'un papier peint qui aurait pu être chic s'il n'avait été aussi sale. La moisissure en décollait la plus grande partie, boursoufflée par l'humidité. Sephren, tout en balayant le lieu, tomba alors sur le Comte Agius. Un éclair de surprise passa dans le regard de l'homme.
Il ne devait pas s'attendre à revoir Sephren d'aussitôt, surtout envoyé par son cher ami Michel de Castelnau. Ironie du sort ou pur hasard, le fait est qu'il faisait appel à lui aujourd'hui, pour assoir sa position de prétendant au trône. Ces considérations rendaient moqueur Sephren. Tant qu'il avait la bourse pleine et qu'il pouvait continuer à agir sans comme bon lui semblait, le reste lui était bien égal.
Il prit un temps de silence pour contempler la pièce avant de parler d'une voix toujours aussi sereine.
Mon cher Comte ... vous avez déménagé ? Votre château ne vous sied plus ? Il lui fit un sourire monté en coin, le toisant largement.
N'est il pas hasardeux de vouloir travailler avec moi, mon bon seigneur ? Après tout, j'ai gouté à votre donzelle ... Comment va-t-elle d'ailleurs ? J'aurais aimé la revoir sous son meilleur jour ...
Il imprima un large sourire sur son visage, presque carnassier.
Bon, maintenant que je suis là, je vous écoute ... Il tendit la main, attendant la première part de la bourse d'or promise par son envoyé.