NOUVEAU FORUM DES DROITS DIVINS

Plus crasseuse que jamais, elle déambulait dans les rues de Paris. Elle avait froid, elle tenta de resserrer sur ses épaules une vieille de laine, mitée par les années de service qu'elle avait fourni.

Son estomac faisait des bruits étranges lui rappellant qu'elle n'avait mangé depuis la veille qu'un maigre morceau de pain sec.

Le matin, elle avait pu se rendre à la taverne du village, dépensant son dernier écu dans un verre. Elle y avait rencontrer un homme, d'une élégance qu'elle n'avait pas l'habitude de croiser, Comte de Paris lui avait-il dit qu'il était...
Il lui avait parlé avec respect, chose qu'elle n'avait pas vraiment comprise au regard de son rang, elle avait alors essayé d'employer tout le vocabulaire qui lui était possible d'utiliser et de se montrer courtoise.

Mais pour l'heure, la vagabonde ne pensait qu'à une chose: manger et trouver un endroit où passer la nuit.
Dans une ruelle, elle apperçut les étales d'un maraicher, elle s'en approcha, jeta un rapide regard alentours, se saisit de deux oranges et s'enfuit aussi vite que ses pieds nus le pouvaient.
Elle arriva bientôt sous le porche d'une église, elle n'aurait pas chaud mais au moins elle serait abritée.
Un mendiant cuvait, une bouteille à la main.
Elle le secoua énergiquement...

Pousse-toi l'saoulot!

Le vieux marmonna quelques syllabes incompréhensibles avant de s'installer plus loin.
Elle prit sa place, qui lui semblait-être la plus confortable en ces lieux.

Après plusieurs méditations profondément religieuses à l'intérieur d'une église de Paris, Agius sortit sur le parvis et s'étira sous les rayons d'un pâle soleil de janvier.
Son regard nonchalant se posa sur une jeune gueuse, sous le porche, qu'il n'avait jamais vu avant. Son état était misérable avec ses pieds nus et sales d'avoir trop marché dans les rues de la capitale. Agius restait vigilant, on ne sait pas ce qui peut se passer avec des gens de leur condition. Il en avait coffré plus d'un !

Il se décida à lui donner un écu et lui dit d'un sourire presque blasphématoire :

- Le Très-Haut me le rendra après tout

La donzelle était là greletant depuis quelques heures quand une pièce tinta à ses pieds.
Rapidement elle s'en saisit et leva le nez . Elle dévisagea le généreux donnateur. Il était élégament vêtu, propre sur lui, sans doute loin d'être dans le besoin.

Encore un de ces nobliaux.. Pensa la vagabonde.

Il lui adressa la parole, à elle, pauvre gueuse, à ses mots elle ne douta pas une seule seconde que ça lui en coûtait.

Elle ricanna et rétorqua aussitôt:

Le très haut, Mon Seigneur insistant exagérément sur le Mon seigneur aura sans aucun doute remarqué votre...humilité.

Elle éplucha soigneusement son orange tout en le toisant, le jus coula sur sa main quand elle mordit dedans.
Elle la secoua pour s'en débarrasser, envoyant quelques gouttes du précieux jus sur les bottes du Sieur.

Un sourire nacquit sur le bord de ses lèvres...

Un sourire s'afficha sur les lèvres gelées d'Agius. Hé bien ! La gueuse n'était pas muette et ne manquait pas d'humour. Voilà quelque chose que la misère ne lui a pas arrachée de ses doigts crochus. Le mot "Mon Seigneur", quoique teinté d'ironie, gonflait l'ego démesuré du jeune homme. Qu'importe la vérité de son propos pensait-il.
Agius ne pouvait décrocher ses yeux de ce spectacle fascinant où beauté et pauvreté s'y mêlaient étrangement.
Soudain, la gueuse envoya des gouttes du fruit qu'elle dévorait avec avidité sur les bottes de l'homme. Il resta sans voix. La petite effrontée ! Reprenant ses esprits, Agius lui dit :

- Vous ferez mieux de ne pas gaspiller le précieux nectar de votre fruit à l'avenir. Il est comme votre propre sang après tout.

Après cette menace à demi cachée, Agius contemplait ses bottes qui semblaient à ses yeux, maculées d'une tache indélibile.

C'est qu'il avait du répondant le belâtre. D'habitude, les grands de ce monde se contentaient de l'ignorer ou de se montrer insolents.
Elle en aurait presque rit si ce froid ne lui brûler pas autant la peau.
Elle lui lança un regard perçant, affichant toujours ce petit sourire narquois.

Je suis habituée à vivre dangereusement.

Leane déplia lentement ses jambes, se leva tout aussi lentement, ne lachant pas l'homme du regard et s'approcha tout près de lui.

Rassurez-vous mon bon seigneur, la misère n'est pas contagieuse. En rentrant chez vous ce soir, vous aurez toujours votre couche confortable et vous passerez la nuit dans les bras d'une femme ou d'une maîtresse quelconque. C'est là la dure vie des gens de votre...

Elle hésita un instant.

Votre qualité.

La petite insolente ! Les paroles désinvoltes de la gueuse énnervaient de plus en plus le pauvre Agius. D'un geste instinctif, celui-ci se mordait la lèvre inférieure. Lorsque la va-nus-pieds s'approcha de lui, il sortit son mouchoir de soi et le plaqua contre sa bouche. Une manière comme une autre de voiler un instant ses émotions tout en gardant sa dignité et profiter également d'un court moment pour trouver une réponse.

- La misère ? Misère ! Je la crains point. Mais vous n'êtes pas sans savoir que la pauvreté est suivie par un cortège horrible de vices et de maladies. Et maladies et vices sont contagieux. Mais fais attention !

Agius lui prit soudainement le bras, abondonnant ainsi sa pose théâtrale et dégoutée. Il dit tout bas :

- A trop vouloir vivre dangereusement, on finit comme Icare... les ailes brûlées.

Voyant le noble plaquer son mouchoir contre sa bouche, la vagabonde simula aussitôt une quinte de toux. Elle haussa ensuite les épaules et secoua la tête lentement.

Se peut-il que vous soyez à ce point stupide ou est-ce là un rôle que vous jouez ? Mon cher, vous me décevez.
Je suis certes miséreuse, mais ma santé ne s'en porte pas moins bien pour autant.
Vous vivez donc dans les préjugés?

Soudain, l'homme lui empoigna le bras et lui chuchotta quelques mots.
Le sang de la gueuse se figea dans ses veines, de sa main libre, elle lui prit le poignet et plongea un regard des plus sombres dans le sien.

Est-ce là une menace, Mon Bon Seigneur?

Ressaisis-toi pauvre folle, pensa t-elle, il ne ferait qu'une bouchée de toi.

Mais elle continua de soutenir son regard insolent, bien décidée à ne pas baisser les yeux.

Le sang d'Agius bouillait dans ses veines. Devait-il lui donner une correction comme elle le méritait ? Non, pas sur le seuil de l'église. L'homme prit une profonde inspiration avant de reprendre.

- Je ne trouve pas que la prudence rime avec stupidité, mais plutôt avec sécurité. Vous ne semblez point malade, mais qui sait ce qu'il porte réellement comme noirceur dans son sang et dans son âme.
Ne sois pas trop rapide également à condamner les préjugés. L'opinion publique a quelques fois raison et ces préjugés nous libère du raisonnement. Imagine un monde où l'on devrait réfléchir constamment. Impossible. Les préjugés sont les instincts de l'homme.

La gueuse lui prit le poignet de sa main froide. Le poing d'Agius se serra et ses sourcils devinrent deux virgules accentuées par la plume de la colère.

- Menace ou conseil, c'est à toi d'en décider.
En voici un autre... Cesse donc de me regarder avec ces yeux d'une arrogance stupide et bestiale. On dirait un chien que l'on vient de bastonner et qui est prêt à mordre.
Paris est une ville où le pauvre doit apprendre l'humilité et le riche l'orgueil.

Oh mais là vous n'étiez pas prudent vous frisiez le ridicule en vous comportant comme un enfant craintif.
Regardez-moi!! Je ne suis pas assez sotte ou naïve pour croire un seul instant que je vous impressionne.
Vous me méprisez avec pour seule raison mes origines, sans chercher à savoir ce qui peut se cacher derrière.
Est donc là le moyen de montrer votre grandeur?

Certes elle aimait qu'on lui résiste mais face à lui, la vagabonde sentait la colère l'envahir peu à peu.

Lachez-moi donc et je vous permettrai peut-être de plaquer de nouveau votre mouchoir contre votre bouche.

Elle s'approcha encore plus près et lacha sur un ton cynglant:

Ainsi un riche ne peut pas être humble et un pauvre orgueilleux.
Vous ne m'inspirez que dégoût, vous êtes encore plus misérable que ceux que l'on trouve dans les bas-fonds.

- Qui se cache derrière toi ? Et bien, qu'est-ce qui se cache ? Quel est ce mystérieux secret qui doit être enfoui sous une couche de crasse ? Une philosophe ? Une artiste ? J'en doute. Je ne méprise pas, mais j'ai horreur de perdre mon précieux temps. Tout comme toi, j'en suis sûr.

Les ongles d'Agius s'enfoncèrent profondément dans la paume de sa main.

-Lachez-moi donc et je vous permettrai peut-être de plaquer de nouveau votre mouchoir contre votre bouche.

Agius ne déserrait pas l'étreinte de son autre main. Au contraire, elle se faisait désormais plus tenace. Il s'approcha du visage de la gueuse, si près qu'il pouvait voir une lueur étrange briller au fond de son regard.

-Pourquoi un riche serait humble ? Ce n'est pas l'humilité qui vous sauve dans les hautes sphères. Et pourquoi un pauvre serait orgueilleux ? Il ne possède rien, peut être juste sa propre vie.
Du dégoût ? Il me semble que c'est plutôt toi qui montre du mépris par rapport aux autres !

La colère laissa place à la deception après avoir entendu cette tirade pathétique.

Ainsi parce que je ne suis qu'une va-nu-pieds, ma vie représente moins que la votre ou que toute autre personne au statut social important?

L'orsqu'il resserra son étreinte, une petite grimace déforma le visage de la gueuse.

Vous me faîtes mal.. Allez-vous me lacher ou allons-nous devoir en arriver aux mains?

Elle pressa un peu plus son poignet, enfonçant légèrement ses ongles dans la peau du noble.

Je ne montre aucun mépris, si ce n'est, pour l'heure, envers votre personne.
Pour vous, seule la richesse materielle est essentielle, vous n'êtes finalement pas différent de tous ces petits bourgeois pédants. Quelle tristesse!

Elle ne recula pas d'une once, continuant de soutenir son regard.

dja54 qui marchait pour se rendre a la mairie vu mésir agius en compagnie d'une autre personne.
dja54 s'approcha deux :

allons agius que fait-tu?
veut-tu la lacher,je pense que tu lui fait mal ?
es que sa va mademoiselle ?

dja54 trouva étrange la réaction d'agius car ce n'etait pas ces méthodes d'habitude .

Ne desserrant pas son étreinte, Leane se tourna vers le nouvel arrivant.
Elle le dévisagea longuement, se demandant pourquoi il venait à son secours.
Il n'avait pas l'air dans le besoin lui non plus. Son regard fût attiré par la bourse qu'il portait à la taille, elle semblait garnie de bien des écus qui lui permettraient de se tenir au chaud quelques jours.

Elle fit de nouveau face au nobliaux pensant que lui serait trop méfiant pour qu'elle puisse tenter quoi que ce soit.
Non pas qu'elle volerait pour le plaisir mais il fallait bien survivre.

Son regard allait de l'un à l'autre, réfléchissant à ce qu'il lui serait possible de faire.

Elle fit un sourire mieilleux à son "sauveur".

Je crois que cela devrait aller...

dja54 regarda cette femme,il ne l'avez jamais vu auparavent !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

votre regard vous trahi belle dame ______
d'ou venez vous ?

- Hé bien, monsieur le maire, nous faisons juste un brin connaissance... une connaissance musclée certes, mais rien ne vaut ceci lors d'un première rencontre.
Et puis... cette euh... "belle dame" est tellement intéressante que nous faisons un peu à notre façon une humble philosophie.

La tension était toujours palpable

oui je vois sa mésir agius,mais vous connaissant un peu de légèreté de votre part auraitété la bienvenue .
car je pense que cette personne doit etre désemparé,quitter un endroit familier pour rejoindre paris cela doit etre déroutant .
enfin sans doute .

dja54 regarda cette pauvre jeune femme et se disa qu'avec un bon bain et le ventre plein elle aurait fiere allure

Un sourire s'esquissa sur le visage d'Agius.

- Nous ne pouvons traiter avec légèreté de philosophie. C'est avec la religion un des sujets les plus sérieux qui soient.
Monsieur le maire, je vous conseille de quitter les lieux. La misère est dangereuse surtout lorsqu'elle se cache sous de si jolis atours.
Désemparée dîtes-vous ?

Agius se tourna vers la gueuse.

- Dis-nous es-tu désemparée ?

L'homme manquait de s'esclaffer à cause du comique de la situation.

Bien que la situation n'était pas des plus confortables, la vagabonde fût prise d'une soudaine envie de rire.

D'où je viens? De la misère... qu'elle soit à Paris ou ailleurs, croyez-moi, elle m'est toujours aussi familière.
Et rassurez-vous, je ne suis aucunement désemparée.

Reportant de nouveau son attention sur le noble, un soupçon de sourire teinté d'une moquerie à peine dissimulée , se dessina sur les lèvre de la jeune femme.

Humble? Une humble philosophie? L'humilité fait donc partie de votre vocabulaire. Ainsi tout n'est pas encore perdu pour vous.

vous inquieter pas madame,je ne vous juge point la vie est pas facile de nos jours et veuillez excuser mesir agius qui je suis sur ne pense pas se qui dit .
n'es pas mésir?

dja54 qui etait entrain de parler a la dame donna un coup de coude a mésir agius .

- Je serais le dernier des coquins si je ne disais point ce que je pense. Et cela confirmerais les dires de la pauvresse à mon sujet ! Ne me prenez pas pour un bourgeois, un moulin qui change d'avis en fonction de la situation.

Le pauvre Agius n'y tint plus. Il émit un petit ricanement sonore après la saillie de la gueuse.

- Hé bien ! Quel esprit ! Je peux te retourner le compliment en te disant que tu en possèdes plus que certaines dames de la cour, figée dans leurs robes futiles et récitant des vers vides comme des bas-bleus. Est-ce dans la misère de Paris que l'on apprend un tel sens de la répartie ou as-tu reçu la moindre éducation ? Si on apprend de telles choses dans les bas-fonds, mieux vaut envoyer nos jeunes filles à la place du couvent.

Agius leva les yeux vers l'église et espérait que le Très-Haut lui pardonnerait son petit blasphème.

M'sieur le Maire, ce serait bien mal me connaître que de me croire blessée par un quelconque jugement. La vie n'a jamais été facile pour moi mais il faut croire que malgré cela, je sois née sous une bonne étoile pour être encore de ce monde.

Le regard sombre de Leane s'éclaira un peu aux dernières paroles d'Agius, elle se détendit quelque peu, desserrant par la même son étreinte sur le poignet du noble.

Vous me flattez mon cher, je finirai presque par vous apprécier.
Sachez que je n'ai reçu aucune éducation, pour tout vous dire, je ne sais même ni lire ni écrire. Mon esprit est la seule arme dont je dispose; autant l'aiguiser un peu, ne croyez-vous pas?

Elle avança son visage près de son oreille et murmura...

Vos jeunes filles, laissez les donc dans des couvents. Dans les bas-fonds, elles ne résisteraient pas une journée.
Allez-vous me lacher maintenant?

- Et cela est fort dommage, je suis sûr qu'elles seraient moins froides, Lui murmura-t-il.

Agius lacha le bras de la jeune femme.

- Une femme ne possède pas que l'esprit pour se défendre. Cependant, tu as raison, il faut affuter les armes que nous avons. Les combats sont si fréquents de nos jours.

L'homme retira son chapeau et fit une profonde révérence devant la femme et le maire, une révérence digne des meilleurs acteurs de farce.

- Je vais devoir malheureusement couper court à cette entrevue. Les affaires m'appellent. Au plaisir monsieur le maire. Et euh... ma dame, j'espère vous revoir, quoique, cette fois-ci, j'aimerais vous voir à l'intérieur de l'église. Notre rencontre fut comment dire... un enchantement voilà ! Un vrai délice.

Leane se frotta le bras quelques instants, certainement plus endolori par le froid que par l'éteinte du noble seigneur.

Elle inclina légèrement la tête arborant un sourire des plus malicieux.

Tout le plaisir a été pour moi mon Bon Seigneur, nos routes se croiseront de nouveau peut-être, quant à vous dire si ce sera à l'interieur d'une église, rien n'est moins sûr.
Mais sait-on de quoi sera fait demain?

La jeune gueuse se frictionna les épaules, pensant qu'il serait temps de passer à l'action si elle voulait dormir au chaud et enlever toute cette crasse qui lui couvrait le corps.

Elle reporta son attention sur le maire, peut-être serait-il juste assez naïf pour lui permettre d'arriver à ses fins.

Et bien, mon cher, je crois que vous m'avez sauver la vie. Allez savoir de quoi aurait été capable cet arrogant. Je ne sais comment vous remercier..

dja54 qui regardait la gueuse,éclata de rire subitement !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

hahahahahahaha !!!!!!!!!!!!!!!!!
Comme je vous l'ai dit chere madame vos yeux vous trahisse,et en dise long sur vos intentions.
Ne croyez vous pas qu'un peu de franchise de votre part serait la bien venue .

La jeune femme le regarda faisant mine de ne pas comprendre.

Oh mais quand je vous dis que vous m'avez sûrement oté une épine du pied, vous pouvez être sûr de ma sincèrité.

Elle s'avança lentement, posa sa main sur son bras et lui envoya un regard empli de reconnaissance.

Monsieur le maire, en toute franchise, je pense que vous êtes un homme bon et généreux. Je ne m'explique pas pourquoi un homme tel que vous est venu à mon secours.

La vagabonde plongea un regard papillonnant dans le sien.

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[RP] La vagabonde